Le revenu du cacao est primordial pour la Côte d’Ivoire. Mais le prix à en payer est élevé en matière de déforestation et changement climatique. Les mauvaises langues disent que l’agroforesterie n’existe pas en Côte d’Ivoire .
Pas tout à fait vrai, nous en avons vu un des rares exemples, grâce à l’ONG Nitidae, membre fondatrice de notre association, nous en avons visité une ce 1er février 2020, juste en périphérie de la réserve de Mabi Yaya tout récemment classée. Un grand merci à Nitidae !
La jeune génération de planteurs a été encouragée à laisser la réserve tranquille pour venir se réapproprier de vieilles plantations de leurs parents sans les déforester. Ce sont ces espaces forestiers plantés de cacao que nous avons visité. Quels merveilleux bois, habité par de vieux arbres qui cohabitent bien avec des cacaoyers anciens mais robustes et des plantes variées, dont certaines sont médicinales et bien connues des anciens. L’avantage économique de l’agroforesterie consiste en un prix plus élevé des matières premières agricoles, sur le marché international, en l’occurrence ici le cacao pour la grande satisfaction des cultivateurs engagés.
Les parcelles de cette coopérative de production de cacao, encadrée par Nitidae, sont certifiés « cacao biologique » car elles répondent à toutes les exigences de ce label. Les planteurs nous ont expliqué qu’ils touchent une prime non seulement pour la qualité «
bio » de leur cacao, mais aussi pour le critère «
agroforesterie » (exprimé en taux d’ombrage minimum de 30 %). Pour rien au monde ils ne reviendraient en arrière, car comme ils nous l’ont confié, leur santé est meilleure depuis qu’ils ne s’empoisonnent plus avec les pesticides. Ils peuvent en effet utiliser les plantes et écorces des arbres pour se soigner sans souci, car celles-ci sont désormais dépourvues des résidus de pesticides qu’ils avalaient auparavant sans s’en rendre compte.
Vive le bio et vive l’agroforesterie, disent-ils avec leur nouvelle conscience
éco-responsable !